La grenouille à grande bouche

Pas plus tard qu’hier matin, je me suis faite insulter par une folle sur Vinted. Elle m’a gentiment dit, je cite, « les personnes comme vous devraient aller crever ». Je vous épargne bien sûr les fautes d’orthographe et les petits émoticônes qui accompagnaient ce plaisant message. Alors qu’avais-je donc fait pour mériter les foudres de cette personne ? Je n’avais tout simplement pas répondu à son enchère à minuit. Car oui, la mère de famille que je suis dort à minuit ! Et l’article tant convoité avait été vendu le matin même à une autre personne qui l’avait payé au prix. Mais quel drame !

Quand j’ai lu ce message au réveil, j’ai beaucoup ri et j’ai raconté l’histoire de la folle de Vinted à mon mari. Il m’a alors demandé si j’allais lui répondre. Répondre à une folle ? Lui donner de quoi déverser sa haine ? Non, je ne réponds ni aux folles ni aux grenouilles à grande bouche.

Mais laissez moi vous raconter une autre histoire récente que j’intitulerais « Rififi au passage piéton ». L’autre jour, je vais chercher mon fils à l’école et, juste après le feu dans le virage, je manque d’écraser une dame qui traverse sur le passage piéton qui est au rouge (vous savez le petit bonhomme qui clignote rouge). Ayant eu peur de la renverser, la voiture d’en face et moi-même la klaxonnons pour lui signaler qu’elle n’a pas à traverser. A cela la dame du passage piéton, nous répond avec un magnifique doigt d’honneur accompagné de sa plus belle grimace. Mais je reste zen, je continue mon chemin, je gare ma voiture et je vais chercher mon fils à l’école. Et là, au milieu de la cour, je me retrouve nez à nez avec la folle du passage piéton. Et c’était plus fort que moi, j’ai été la voir et je lui ai dit : « Bonjour Madame. C’est à moi que vous venez de faire un doigt d’honneur ». La folle du passage piéton, autre grenouille à grande bouche est restée sans voix cette fois-ci. Et j’ai conclu en disant « je vous souhaite une excellente fin de journée !» La politesse est toujours la meilleure des réponses à la bêtise.

La morale de l’histoire est la même que celle du conte de la grenouille à grande bouche, laissez la ouvrir grand sa bouche car au final elle finira toujours par se faire manger par plus gros qu’elle.